Parler de la déportation est douloureux

 

          Je constate avec regret que beaucoup trop d'acteurs du siècle dernier, hommes ou femmes de la société européenne prétendue civilisée, comme la plupart des politiques, responsables d'alors à divers titres après le premier carnage de 1914-1918, ont voulu rester des spectateurs neutres sinon indifférents. Ils ont choisi le silence ou la complaisance, et l'illusion d'une paix à tout prix, laissant s'installer et se développer en Allemagne les dominateurs totalitaires, aidés de complices haineux et fanatiques.

 

          Il faut insister sur l'importance des événements qui ont entouré ces moments de notre Histoire. Ils mettent en perspective une des plus grandes horreurs de cette période : cette organisation de la mort n'est pas née tout soudain, comme une catastrophe naturelle : je cite 1'historien Bernard Lambert auteur d'un ouvrage sur : BOUSQUET PAPON TOUVIER “ dossiers d'accusation ”

 

<< Elle est l'aboutissement logique d'un banal processus de fascisation et les crimes qu'on lui impute n'en sont que les résultats prévisibles comme la pomme sur le pommier. Et c'est parce que ces résultats sont prévisibles - et toujours sans grand risque d'erreur à lire l'histoire de la planète encore aujourd'hui - , que les crimes contre l'humanité qui les définissent sont toujours pour le moindre exécutant des crimes avec préméditation>>.

 

          Il a donc fallu un deuxième conflit mondial, des millions de victimes et de morts, civils, soldats, patriotes, résistants pour venir à bout de cette folie dominatrice et restaurer la liberté et les démocraties.

 

Des tenants de la haine et de la violence usent encore de la confusion des esprits. Leur tactique est de semer des ferments qui agissent comme les virus invisibles.

 

“  … Négationnistes de tout acabit, sans relâche, ils tentent de faire pénétrer leur idéologie pernicieuse parmi toutes les couches de la population et plus particulièrement auprès des jeunes. Depuis des années la Fondation pour la Mémoire de la Déportation - s'attachent à ne rien laisser passer, mais cela demande à chacun de nous une vigilance sans répit ”.

 

Ils mettent les victimes en situation de se défendre d'accusations calomnieuses avancées. La méthode appliquée redevient identique :

- volonté de changer les vérités factuelles en renversant les charges de la preuve ;

- banalisation réductrice des explications au mépris de la complexité ;

- agitation des sentiments par des écrits ou des propos falsificateurs ;

- pratiques d'instincts primaires propres à tout fanatisme de la pensée ;

- rejet de 1'amour des autres et de 1'amour de l’humanité en incitant au crime et à 1'extermination.

 

Si on accepte le combat, on doit imposer 1'objectivité aux imposteurs sans contestation possible de leur part, car ils sont alors confondus devant         1'évidence des réalités.

 

La rigueur des recherches entreprises ou réalisées, je pense à la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, la documentation sérieuse réunie scientifiquement sur la Déportation, la Résistance et l'Internement sur tous les crimes contre 1'humanité, sont à 1'honneur de tous leurs auteurs qui y contribuent.

 

          Le souvenir, la mémoire sont des outils qui aident à lutter contre les mensonges, à dissiper les récupérations intellectuelles, à empêcher les manipulations idéologiques.

 

Le droit d'expression et la liberté de paroles ont des limites que certains n’hésitent pas à franchir. La loi encadre les débordements et condamne l'incitation à la haine raciale et le TPI (tribunal pénal international) instruit les crimes contre 1'humanité pour autant qu'ils soient avérés.

C'est pourquoi il est de notre devoir de faire un travail de mémoire, de faire mieux prendre conscience à chacun de chaque tentative de destruction de l’humanité mises en oeuvre sous nos yeux par des hommes de notre civilisation pour les combattre inlassablement.

                                          

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