Juif, race, peuple ou nation

Publié le par Paul Chytelman

 

 

                            JUIF : RACE,  PEUPLE,  NATION ?

 

 

         Devant le développement et l'accroissement des actes antisémites, je devrais dire plutôt des actes anti-Juifs, il m’a semblé nécessaire d'expliquer à ne pas confondre les actes antisémites et les actes anti-juifs.

        

En effet, les Sémites sont d'origines diverses. Il y a les catholiques Ethiopiens, les musulmans d'Afrique du Nord, ceux de l'Iran, de l'Irak, du Liban, etc... La liste est si longue qu'il faudrait presque une soirée pour les nommer tous.

        

Avant d'aller plus loin, je suis frappé par le renouveau du Néo-nazisme, les excès de la droite qui ne veut pas dire son nom, mais surtout, ce qui me paraît plus grave, c'est l'esprit anti-juif qui se développe dans les mouvements dits de gauche et en particulier dans une certaine couche de la classe ouvrière dite révolutionnaire, quand elle ne s'intitule pas citoyenne.

        

N'avons-nous pas entendu les protestations des membres de ces groupuscules soutenir deux dictatures, dont les exactions envers des membres de la communauté humaine avaient une tendance marquée de génocide et de purification à caractère raciste, dite ethnique.

        

Les actes de terrorismes anti-juifs sur le sol d'Israël sont à la limite admissible quand ils sont commis par des Palestiniens qui revendiquent un territoire, mais ne le sont plus quand ils sont perpétrés par des individus proches du banditisme international voire national, dans  des Etats démocratiques comme la France, la Belgique, les Pays-bas...

         Il est curieux de devoir constater que ces actes étaient, il y a quelques années, plus courants dans les Etats démocratiques parce que moins dangereux à réaliser que dans les pays totalitaires se chargeant plus ou moins ouvertement de la réalisation de ces basses besognes.

        

Faut-il rappeler les attentats de Munich, celui de la rue Copernic, l'attentat contre les enfants juifs d'Anvers, ceux de Vienne et de Berlin qui ont été couvert par la police communiste de l'Allemagne de l'Est.

        

Les actes de vandalismes ne se comptent plus, depuis la dégradation du Monument aux morts des Volontaires Juifs engagés dans la Résistance française, des tombes dans les cimetières et autres lieux de recueillement ; je passe  volontairement sur les stupidités des « skinheads »  de Carpentras.

 

Ces actes sont commis par de soi-disant patriotes, hostiles au rappel de La Shoah, par les négationnistes. Les graffitis sur les murs des synagogues et plus subtil encore les vexations dans le langage courant, y compris parmi les Francs-maçons, rejettent le Juif, même celui qui ne se considère pas comme tel, dans un ensemble appelé " la Race Juive ".

        

Il n'est pas dans mes intentions de défendre ou d'attaquer tel ou tel ensemble d'individus, telle ou telle pensée philosophique, religieuse ou spirituelle, mais de tenter d'extirper ce qui me  semble être une profonde hérésie, c'est-à-dire ne pas confondre un ensemble d'individus ayant épousé une certaine manière de vivre et de penser, avec ce que l'on nomme improprement  " une race ".

 

Rien n'est plus absurde que cette dernière appellation ; rien n'est aussi mélangé que le genre humain, bien plus que ne l'est le monde animal ou végétal. Sous la même dénomination on trouve une multitude de groupes et de sous-groupes qui se croisent et se perpétuent.

 

Pour vous citer un exemple que je qualifie volontiers d'absurde, prenons l'exemple du haricot :

- Il est noir de Belgique, moucheté gris vert, noir et blanc, tout blanc ou tout rouge, gros, petit, plat et grimpant, il y a des beurres et même des cocos ! Et bien il en est de même pour le genre humain.

        

Ceux que les bons patriotes appellent être de " race française " sont à l'image des haricots. Rien n'est plus différent que le Picard d'avec le Basque, le Breton du Provençal, l'Alsacien de l'Auvergnat. N'oublions pas l’Angevin et le Catalan.

Les invasions successives qui couvrirent le sol français durant les siècles précédents, nous  ne parlons que de celles apprises par l'Histoire de France et dont la plus ancienne est romaine, firent que la " Race gauloise " s'abâtardie, les Huns et même les autres, Normands scandinaves, Maures et Germains, les libérateurs et les occupants de toutes origines et de tout poil, tous ceux venus pour le tourisme, les affairistes, tous ont laissé un " petit chose " deci-delà.

          N'oublions pas de parler des immigrés plus récents : Portugais, Italiens, Polonais puis Espagnols et encore les dits Nord-Africains, les Noirs d'Afrique et leurs descendants français des Territoires d'Outre-mer, les réfugiés des pays de l'Est, Roumains et Russes. Il vaut mieux arrêter cette énumération, toutes les nations  vont se trouver citées.

Or tous ces humains ont fait ce que nous sommes, la "race française" dans tout cet amalgame d'origines différentes.

N'est-ce pas la preuve indiscutable qu'il n'y a pas de pure race, pas plus française qu' " élue ". Les différences ne sont qu'une question de latitude et de longitude, la couleur est fonction de l’exposition au soleil. Il en est de même pour la soi-disant race juive.

Les anthropologues pourraient la diviser entre deux parties bien différentes :

- Les " dolichocéphales " dont la longueur du crâne l'emporte sur la largeur.

- Les " brachycéphales " dont le crâne vu du dessus, est presque aussi large que long.

Au premier type appartiennent les Juifs Sépharades, Juifs d'Espagne et du Portugal avant l'Inquisition, les Juifs d'Afrique du Nord, d'Italie, du Midi de la France, tous originaires du Maghreb.

Au second groupe, les Juifs dits Ashkenazim, c'est à dire Polonais, Russes, Baltes et Allemands, en général ceux de L'Europe Centrale.

Mais ce ne sont pas les seuls connus ; il existe des tribus juives nomades alliées aux Kabyles et aux Berbères du côté de Guelma et de Barkla aux frontières du Maroc. Ils descendent jusqu'à Tombouctou en caravanes et certaines sont de couleur noire, comme les Dagattouns et les Fallachas d'Abyssinie. Au Indes, il y a des blancs à Bombay et des Juifs noirs à Cochin, mais ceux de Bombay ont du sang Mélanien, car ils ne s'établirent en Inde qu'au 5ème siècle, après les persécutions du roi Phérodès qui les chassa de Bagdad.

        

Comme vous pouvez le constater par ces quelques exemples, la " race juive " n'est ni homogène, ni unie. Au contraire, elle est à présent la plus hétérogène de tous les peuples, celle qui représente le plus de variétés. Cette prétendue race dont les " « amis et ennemis » s'accordent à vanter la stabilité et la résistance, présente les types les plus opposés, puisqu'ils vont du Grand blond aux yeux bleus (sans chaussure noire) au petit brun aux cheveux noirs ; nous passons sur les divisions secondaires du gros roux au visage rubicond.

         Le grief ethnologique des antisémites ne s'appuie sur aucune base sérieuse et réelle, les oppositions sont purement fantaisistes.

         Il est faux de prétendre que la race Aryenne et la sémitique sont des races pures. Au fil des ans, les sangs se sont mélangés, les deux branches revendiquées ont reçues l'adjonction des différentes origines sanguines, ceux qui cherchent à prouver qu'une race est pure ont une occupation bien oiseuse.

         Par contre il existe des peuples et des nations qui sont une vérité historique. Les juifs comme tous les autres peuples sont une Nation, l’encyclopédiste LITTRE le dit parfaitement : " Un peuple est une multitude d'hommes qui, bien que n'habitant pas le même pays, ont une religion et une même origine ". Le philosophe Italien MANCINI, apparenté à MAZARIN disait : " La Nation est une communauté naturelle d'hommes, unis par le pays d'origine, les mœurs, la langue et ayant conscience de cette communauté ". L'historien suisse BRUNTSCHLI, promoteur du droit international des peuples : " on peut définir le peuple, par la communauté d'esprit, du sentiment ; une race se crée et devient héréditaire dans une masse d'hommes unis et organisés en Etat.

         Comme on le voit, on ne peut différencier le " peuple " de la " nation " qu'en faisant intervenir soit une unité territoriale, comme Littré, soit une unité statutaire comme Bruntschli, c'est à dire une chose extérieure.

         Ce que l'on appelle communément Nation, n'est qu'un ensemble d'individus ayant une langue, une ou plusieurs religions, un droit, des usages, des mœurs, un esprit, et une destinée historique commune. La race n'est pas forcément liée au concept de la Nation, les Basques et les Bretons quoique étant différents appartiennent à la Nation Française. La communauté territoriale, n'est pas non plus nécessaire. Les Polonais avant la fin de la guerre de 1914 à 1918 n'avait aucun territoire en commun, pourtant il existait une Nation Polonaise. La langue non plus n'est pas forcément un ciment d'unité ; voyez la Suisse, la Belgique, l'Autriche, ce  sont des pays où l'on parle plusieurs langues. Cela est si vrai, que lors des migrations, les humains parlant la même langue se regroupent dans la plupart des cas. Quartiers Italiens, Français, Irlandais en Amérique ; à Paris la rue des Rosiers et son quartier était exclusivement habité par les Juifs, les Africains sont à la Goutte d'Or, les Asiatiques Porte d'Italie. N'y a t'il pas ces banlieues à majorité Nord-africaine.

         La religion a été jadis une force qui a contribué à former les peuples. Imaginez un instant Rome, Athènes ou Sparte sans les dieux de l'Olympe ou ceux du Capitole. Que devient le Moyen Age, sans le Christianisme. La religion a été longtemps le fer de lance de la Nation ; ses effets ont diminué grâce aux décrets de tolérance marquant le début de la fin des dogmes sur les nationalités.

         Ce sont les mœurs, les coutumes, l'art, les langues, les mille idées propres qu'elles groupent, la littérature et la philosophie qui différencient les peuples et créent leur personnalité.

         Ce qui fait la différence des individus, c'est la façon dont ils interprètent les idées générales et communes, la façon différente dont ils sont impressionnés par un évènement. Ce qui donne cette différence,  c'est d'abord la langue, les traditions, les intérêts et les destinées historiques, c'est ce que l'on appelle la conscience communautaire. Ce n'est que lorsque cette conscience fait la LOI que cette communauté devient NATION.

         Sans tout ce qui précède il n'y a pas de nationalité, Il existe bien des Nations sans patrie, mais tant qu'elles auront la conscience d'elles-mêmes, un langage commun et des pensées communes, la Nation persistera.

         Revenons si vous le voulez bien à la Nation Juive, j’ai essayé de vous démontrer qu'elle n'est pas une race. Cette Nation est composée d'éléments divers, mais possède une unité, la langue et pour les pratiquants une religion.

         Dispersés sous différents climats par les Perses, les Romains, les Turcs, les Egyptiens pourquoi persistent-ils autrement que par leur religion commune ?

Si tous les peuples ont eu à côté de leurs dogmes religieux, une morale, une littérature, une philosophie, pour Israël la religion est en même temps, une éthique, une morale, une littérature et surtout LA LOI. Les Israélites n'ont aucune symbolique particulière, IAVEH ( il est interdit de prononcer le nom de DIEU) et sa loi sont inséparables. Il est même certain que s'il n'y avait eu que IAVEH, le peuple identifié comme Juif, aurait été noyé, assimilé et aurait disparu. Mais plus que Dieu, il y a la THORA, sa LOI.

Quand Jérusalem fit détruite, c'est la loi qui est devenue le lien d'Israël. Cette loi minutieuse, tatillonne, ne laissant rien à l'improvisation, ses rites qui prévoient chaque acte de la vie et que les Talmudistes compliquent à l'envie, tout cela façonne la tête du Juif, partout, dans le monde entier sous toutes les latitudes. Les Juifs bien que dispersés pensent de la même manière, ont sur les êtres et les choses un même regard, jugent d'après les principes identiques dont ils ne peuvent s'écarter puisqu'ils ont la même loi.

N'en est-il pas de la même façon chez les Francs-maçons qui malgré les différences de rites ont pendant le nazisme réagit de manière identique, de même sous Staline ou Franco.

Il est couramment admis que certains êtres voués aux mêmes besognes intellectuelles ou physiques acquièrent des traits spéciaux et deviennent pareils ; ils ont des pensées communes, des caractères communs, ils finissent par former un type professionnel, je pense aux membres de l’Education Nationale.               

         Le type Juif, s'est formé comme se forme celui des enseignants, des médecins, des avocats, des mineurs.

Si le Juif est de forme confessionnel, c'est LA LOI et le TALMUD qui l'ont fait.

         Revenons maintenant à la réputation suspicieuse particulière de brasseur d'affaires, d’argent et de la collusion avec les milieux capitalistes, pour employer les termes de notre chère Arlette nationale. Je crois sans me tromper que vous attendiez un petit quelque chose sur le sujet :

 

Voici donc une liste de chevaliers d'industrie et de financiers :

- De Wendel et ses aciéries

- Schneider et ses hauts fourneaux

- Boussac et ses textiles

- Prouvost et ses filatures

- Brossard, Belin et leurs biscuits,

- pas de grâce pour Cardin, Rocher, Lanvin, Dior, Pinault -Valenciennes, Renault, Peugeot, Hotchiss, Panhard et puisque nous y sommes, Mercier des magasins Carrefour et Leclerc du même  tonneau.. J’arrête là ma liste, sachez néanmoins qu'aucun d'eux n'est Juif et nul ne vient critiquer leur fortune comme étant issue par atavisme de leurs origines Chrétiennes.

Pour les banquiers, si l'on exclu le baron De Rothschild, d'origine autrichienne et de son lointain cousin par alliance Lazard, il n'y a peu de grands banquiers Juifs gérant à lui seul Mercure et la corne d'abondance.

 PENDANT ET APRES le Moyen Age, les Rois se gardaient bien pour une question disons de " standing " de prêter de l'argent ou de gérer l'argent.

Interdite aux Chrétiens par la Chrétienté, cette prérogative fut donnée aux juifs, ce qui  permettait de les gruger et de les tailler à merci, surtout de leur faire porter tous les maux et calamités qui s'abattaient sur les royaumes. Il fallait des  boucs émissaires, ce furent eux. A l'époque où le capital était prêteur, ils devinrent des banquiers, et ce qui revient au même, des usuriers, puisque ceux-ci ne prêtent que moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Il faut aussi ajouter, qu'il était interdit aux Juifs certaines professions, en particulier les professions libérales, l'agriculture. Ils devinrent seulement, cordonniers, tailleurs. En Espagne ils devinrent les Maîtres taillandiers, ceux de Tolède en particulier connaissaient les secrets des aciers maghrébins et forgeaient les meilleures épées.

         L'époque n'est pas si lointaine ou les Juifs obtinrent les mêmes droits et devoirs que les autres citoyens français, grâce à l'Abbé GREGOIRE. Sachez que la législation concernant les Juifs fut identique dans tous les pays d'obédience chrétienne. Ce n'est qu'en 1919 que les juifs roumains furent considérés nationaux à part entière et que la Grèce  supprima la mention de la religion sur les cartes d’identité en…l’an 2000, pour obéir aux lois des droits de l’Homme, cette annotation lui interdisant son adhésion à l’Union Européenne.

Puisqu'ils s'étaient mis à part avec leur THORA, ont les a mis à part ; Ils se distinguaient par leurs coutumes, ont les distingua par la férule. Ils voulaient accomplir leur rite librement, ont les enferma dans des ghettos, dites des juiveries.

Depuis ces temps, le juif n'a survécu qu'avec l'idée de sa Patrie, de son territoire. D'ou ce vœu mille fois répété "  l'an prochain à Jérusalem ". Il vécu ses traditions, ses habitudes séculaires, son éducation qui transmettait quel que soit le lieu où il se trouvait les mêmes principes invariables. Cette notion est ancrée dans nos cœurs parce quelle est ancrée dans nos chairs, dans notre peau même pour les non-croyants et autres libres penseurs. Elle est ancrée par cette mémoire que les biologistes appellent " la mémoire utérine ".

         Pour les anti-Juifs, ce qui est apparu comme un danger c'est qu'ils ont senti, qu'ils étaient encore UN PEUPLE qui ne s'accordait pas forcément avec la mentalité nationale ; alors stupidement ils sont devenus antisémites, englobant tous ceux qui ne sont pas forcément Israélites.

         De nombreux juifs  se considérant comme faisant partie intégrante de la Nation française ont subi comme tous les autres, les rigueurs des combats, les fusillades comme ceux de l'Orchestre rouge, entièrement constitué de juifs immigrés d'Europe centrale, n'oubliez pas Jean Zay et Georges Mandel.

Certes, certaines pratiques religieuses font parties d’un folklore ancien et ridicule à mes yeux, le respect des rites et les comportements issus de l’antiquité prêtes à sourire, mais ne sont critiquables qu’à compter du moment où ils empiètent sur les libertés d’autrui, car  alors cela   devient de l’intégrisme.

 

En conclusion, j’affirme qu'il n'y a pas plus de " race juive " que d'autres races humaines, certains voudraient faire porter à une certaine partie de la population  leur intolérance, leurs instincts mal placés de supériorité, avoir sous la main et à nouveau un bouc émissaire.

Je vous en conjure, prenez garde à ne pas émettre des sous-entendus nauséabonds, vous les prenez quelquefois pour " une  façon de parler ", il est des paroles qui blessent plus que des coups, l'honneur et la peau sont chatouilleux surtout après la SHOAH.         

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